Implication d’un antigène lysosomal dans la pathogenèse du lupus

Auteurs

Wilhelm, M., Bonam, S.R., Schall, N., Bendorius, M., Korganow, A.-A., Lumbroso C., Muller, S. J Autoimmun. 2021 Jun;120:102633. Pubmed PMID: 33932829 Contact: Prof. Sylviane Muller, CNRS UMR7242 Biotechnologie et signalisation cellulaire, Université de Strasbourg/ Institut du Médicament de Strasbourg (IMS); Institut de science et d’ingénierie supramoléculaire 67000 Strasbourg; sylviane.muller@unistra.fr ORCID 0000-0002-0481-0620

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Année de publication

2021

Journal

Journal of Autoimmunity

Résumé de l'article

Autoanticorps dirigés contre des éléments de l’autophagie dans le lupus L’existence d’autoAc ciblant certains éléments de l’autophagie a été décrite dans quelques maladies auto-immunes mais leur spécificité fine, leur relation avec un phénotype clinique donné et leurs éventuelles fonctions physiopathologiques ne sont connus. Nous avons réalisé une étude exploratoire de ces autoAc en testant la réactivité de sérums de patients et de souris envers un panel d’antigènes du circuit endo-lysosomal et de protéines de choc thermique (HSP), tous liés à l’autophagie. Nous avons testé 185 sérums de patients atteints de lupus, syndrome de Sjögren, polyarthrite rhumatoïde et sclérodermie prélevés en France, Italie et Polynésie Française, et de souris lupiques MRL/lpr et (NZBxNZW)F1 et de souris NOD. Cette étude de criblage a mis en évidence des autoAc IgG réagissant avec le peptide C-terminal extralysosomal de LAMP2A, aussi bien dans le sérum de patients autoimmuns que chez les souris lupiques. Ce segment est un récepteur pour les protéines cytosoliques sélectionnées pour être dégradées par la voie CMA. Les autoAc découverts ne réagissent pas avec les variants LAMP2B et LAMP2C, l’ADN natif ou les nucléosomes ou avec HSPA8. Chez les lupiques, le taux des autoAc anti-LAMP2A est corrélé avec les poussées lupiques (64.7%), le syndrome des anti-phospholipides (76.5%), les inflammations articulaires (52.6%), les manifestations dermatologiques (52.6%) et rénales (33.3%) et l’indice de sévérité de la maladie SLEDAI-2K. Nous avons administré des autoAc de souris purifiés par affinité à des souris receveuses MRL/lpr et montré qu’ils accéléraient la mortalité des souris. Nous avons aussi découvert que LAMP2A était surexprimée de manière âge-dépendant à la surface des lymphocytes B de souris MRL/lpr, ce qui pourrait servir de porte d’entrée aux Ac anti-LAMP2A dans la cellule. Notre étude révèle une nouvelle classe d’autoAc qui ciblent le domaine C-terminal exposé de LAMP2A. Ces autoAc pourraient affecter le processus d’autophagie qui sont amplifiés dans le lupus. Cette découverte renforce ce que nous savons des liens entre dérégulation de l’autophagie, autoimmunité et pathophysiologie du lupus.

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